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16 avr. 20202 Min

Je me souviens...

de Fatima Jacques
 

 
Pensées du grand chêne
 
Quel calme, quelle tranquillité, quel bonheur. En plus de 200 ans on n’a jamais rien vécu de tel. L’avenue Foch est quasi déserte depuis plus d’un mois. De temps en temps une voiture, une camionnette. On respire ! Les arbres voisins, les fleurs, les abeilles, tous s’épanouissent librement. Même l’herbe n’est plus piétinée. Nous entendons de nouveau les oiseaux dans nos cheveux. Que ce passe t il ? Où sont ils tous passés ?
 
On voit les lumières des appartements s’allumer le soir. Toutefois les habitants du dernier étage du bel l’hôtel particulier ne font plus autant la fête. Le soir, toujours à la même heure, les habitants se mettent à leur fenêtre ou leur balcon et se mettent à taper dans leurs mains, à siffler, à chanter : un sacré tapage. C’est comme si ennuis, rancœurs, discordes, maladie, pauvreté, tristesse, injustice, colère, méfaits s’étaient envolés.
 
Que se passe t il ? Hier soir on a vu une famille lapin se promener sur l’avenue : une grande première. Nous avons appris dernièrement qu’un cerf était parti à la plage : ça aussi c’est une grande première, du jamais vu.
 
On a beau avoir plus de 200 ans, on en apprend tous les jours. Nous avons longtemps rêvé de paradis dans cet enfer de bruit et de pollution parisien ; il faut croire que tous les rêves se réalisent.
 
Que se passe t il ? Cela va t il perdurer ? Nous n’en savons rien et personne autour de nous ne sait. Alors nous profitons ! Nous profitons de cette ouverture, de ce présent, ce cadeau. C’est bon de respirer !

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