Cette femme que vous portez aux nues, à qui vous confiez votre santé est une sorcière.Vous pensez qu’elle détecte vos maux avant même que vous vous sentiez mal. Il n’en n’est rien ! C’est elle qui vous instille la maladie à force d’onguent de scarabée, de racines d’orties, de nénuphars, de feuilles d’olacinées et autres maléfices. Lui ouvrant votre porte quand elle se présente de nuit, en oripeaux, c’est la maladie que vous faites entrer dans votre foyer. Une fois que l’urticaire rouge et rutilant recouvre votre corps, elle vous devient indispensable, vitale, cette harpie. Elle vous propose alors l’antidote. Ses remèdes, du sirop de soucis, de l’huile d’umbraculiforme, des moustaches de chauve-souris. Sa rouerie n’a pas de limite. Pour mieux vous tenir à sa merci, toute votre famille est atteinte par le terrible mal. Elle vous laisse croire à une contagion dans un discours parsemé de termes religieux. Sortilèges ! C’est une ode à votre crédulité, un cantique à votre niaiserie ! Comment faut-il vous en convaincre ? Dois-je encore et toujours rabâcher ? Réagissez, retrouvez votre bon sens pour voir en elle une usurpatrice, un serpent néfaste qui se nourrit de votre ingénuité. Soyez plus forts qu’elle qui vous prend pour des abrutis. Ne lui ouvrez plus votre porte. Le mal, c’est elle !