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  • Danièle G

Abigail ou l'imposteur


C'est, lors d'une bien agréable soirée, que j'ai fait la connaissance d'Abigail, l'homme double. J'étais en vacances dans le Lubéron chez Murielle et François, d'excellents amis dont l'amitié conviviale réchauffait mon âme meurtrie par mon récent divorce. L'été touchait à sa fin mais nous profitions encore des douces soirées méditerranéennes. Le chant des grillons, les senteurs diffuses des lavandes et des pins parasol apaisaient peu à peu mon profond désarroi. C'est dans un de ces paisibles contextes que m'est apparue une de leurs relations locales dont ils appréciaient l'humour et le contact. Sa faconde me séduisit très vite et naïvement je succombais à son charme exotique... « Ne prends pas

tout pour argent comptant.. » m'avait prévenue Murielle. Et pourtant je ne résistais pas longtemps aux propos enflammés d'Abigail ! Il sut si bien m'entraîner par un discours imagé dans les voyages lointains qu'il avait effectués ces vingt dernières années… De cargo polaire en pirogue africaine, de banquise en chutes tropicales les péripéties d'Abigail me subjuguèrent. Je m'évadais avec bonheur dans sa joyeuse logorrhée... J'ai gardé, me dit il, une jolie petite "casa" sur la plage de Santa Cruz et nous irons bientôt si le cœur t'en dit à moins que tu ne préfères cette villa magnifique nichée dans une anse de Zanzibar ...J'étais vraiment juchée sur un petit nuage et de rencontre en rencontre , ma vie prenait des allures idylliques. Je gardais ces paroles miraculeuses pour moi et

rentrais sereine à Paris avec l'espoir merveilleux d'une vie de rêve, des vies qu'on s'invente !

Abigail me promit d'organiser un de ces fabuleux voyages et de me

contacter très vite, le temps de tout parfaire.

Mais, vous l'avez deviné, rien de tous ces rêves ne se réalisa. Je

n'entendis plus parler d'Abigail... Murielle et François, à qui je demandais de ses nouvelles m'avouèrent qu'ils n'en avaient plus depuis quelque temps mais qu'ils n'en étaient pas étonnés car c'était un être fantasque et très instable et qu'une grande fugue lui était coutumière ! Je me gardais bien d'avouer ma naïveté. Je remis mes pendules à l'heure et je réalisais enfin que j'avais rencontré un MYTHOMANE !!!!

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