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Derrière la vitrine

d'Hélène Courvoisier Ada venait là deux fois par semaine. A la nuit tombée, elle sortait discrètement. Avec prudence, elle passait derrière la vitrine. Elle traversait les diamants jusqu’à l’étroite arrière-boutique. Les bijoux n’avaient vraiment plus aucune importance. Avant l’aube, elle retournait chez elle, vibrante. L’atelier des Sans-Nom démarra en avril 2020. Elles commencèrent toutes par coudre des masques. En septembre, les drones survolèrent les quartiers. Ada comprit et décida de les rejoindre. Les idées avaient remplacé la couture improvisée. Des mains invisibles étaient nés les esprits. Les hommes n’étaient pas interdits, juste absents. Ada ne le comprenait pas, le regrettait. Elle était inquiète pour le monde, Ada. Ce groupe de penseuses joyeuses lui plaisait. Elle ne savait pas où cela menait. Mais penser, ensemble, était devenu une nécessité. Maintenant, pour toutes, un seul mot: résister.


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