top of page
  • ...

Je vous écris de mon jardin

de Monique L.


Cher Monsieur Je vous écris de mon jardin. Aujourd’hui c’est grand soleil. J’ai la chance de pouvoir profiter de ce petit espace de verdure. Malheureusement, les sorties sont très contrôlées et les petites vadrouilles dans les bois complètement exclues. Bien qu’il soit rare de rencontrer âme qui vive sur le « Chemin des Granges », la consigne est générale. Dommage, c’est pour moi une vraie distraction de m’arrêter et contempler votre potager toujours si bien soigné, et encore mieux de bavarder avec vous quand vous y travaillez. Vous m’avez dit aussi combien ces instants partagés sont précieux pour vous surtout depuis le décès de votre femme. Votre adorable maison à l’orée du bois en ferait rêver plus d’un, mais peut-être un peu trop éloignée du village, surtout pour des périodes comme celle que nous vivons en ce moment. Et j’avoue qu’avec le temps, avoir un peu de voisinage c’est réconfortant. Le caquetage de vos poules très familières signale assurément que la vie est bien là, mais reste un peu vide d’informations. Peut-être en avez-vous par l’épicier, J’ai entendu dire qu’il continuait sa tournée et qu’il se chargeait même du pain. Je sais aussi qu’on peut compter sur notre facteur, toujours souriant et prêt à rendre service. Je l’ai aperçu hier. Je crois savoir que vous n’êtes pas équipé en informatique, sinon nous aurions pu communiquer par ce biais, ce qui n’excluait pas la transmission d’un virus, redoutable pour l’ordinateur, mais inoffensif pour l’Homme. J’imagine que vous vous êtes replongé dans vos lectures des grands classiques. J’ai d’ailleurs toujours en main le recueil des nouvelles de Gogol « Les Soirées du hameau », très bon choix, drôle et fantastique. J’en profite pour vous remercier de cette découverte. Je regarde avec attention l’évolution de cette pandémie qui nous contraint de rester cacher et dès que l’autorisation en sera donnée, je ne manquerais pas de me précipiter sur les sentiers du hameau avec votre livre sous le bras. Bien cordialement, portez-vous au mieux A très bientôt j’espère Une passante impatiente

16 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Je vous écris assise au pied de mon pommier

de Fatima Jacques Très chère amie, Je vous écris assise au pied de mon pommier. Le dos adossé à son tronc, je hume l’odeur entêtante de ses bourgeons fleuris. Après trois semaines au lit, terrassée

Je t’écris cette lettre par-delà le temps

de Martine Bluteau Ma très chère amie, Je t’écris cette lettre par-delà le temps, mais lorsqu’ on a une amie c’est pour la vie. Ce matin je me suis sentie bien, je crois que le virus m’a quittée. J’a

Je t’écris du jardin...

d'Isabelle Vier Ma chérie, Je t’écris du jardin où il fait bon vivre. C’est la fin de l’après midi, il fait encore chaud. Ton chat se porte à ravir : pouvoir sortir jouer dehors, il est au paradis. Co

bottom of page