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  • Martine Bluteau

La vie clair-obscur

Dernière mise à jour : 22 déc. 2020

La dernière lumière s’en va. A cette heure on peut regarder les choses ou sa vie, étant nous-mêmes composés de clair et d’ombre.

Elle se dit que le temps est un assassin blanc comme neige. Cette femme, sur la photo, pourrait être sa mère. Elle est assise dans un fauteuil, en tenue légère, peut-être le fond d’une petite robe de fête dont elle s’est dévêtue, avant que la lumière du monde ait

disparue. Défaite, les jambes légèrement écartées, les bras et les pieds nus. Sa tête et sa poitrine sont inclinées vers l’avant, coudes appuyés sur les genoux. Un de ses bras soutient la tête que la lassitude a rendue lourde, l’autre pend entre les cuisses. Elle est enceinte et triste

L’homme-joie avait dit un jour à sa mère, donnes-moi quelque chose qui ne meurt pas.

Quand il avait su, il était devenu l’homme du désastre. Elle était née, sa mère était morte.

Mais elle ne lui a pas transmis la nuit du cœur. Au contraire, elle est sa part manquante, la plus-que-vive. Rien ni personne ne lui fait peur, elle avance à folle allure, elle est belle, elle séduit et peut faire mal comme Mozart et la pluie.



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