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Le réfugié
Seul, oublié, transi
Un enfant de 16 ans à peine
Loin de son pays
Abandonné dans cette ville endormie
Le regard absent, vide, éteint
Assis
Place de la République
Sur la margelle de la fontaine
Au pied de la statue
Sous ses paupières, un défilé d’images
De souffrance, de torture, de destruction,
De fin du monde
Sur son visage,
La douceur réconfortante
La caresse apaisante et bienveillante
D’un léger vent d’été
Dans ses cheveux emmêlés
Chatoyant et ondoyant
Sous le soleil du mois d’août
Des traces de sang séché
A la terrasse d’à côté,
L’arôme enivrant d’un petit café noir bien serré
Le désir obsédant d’un morceau de chocolat noir salé
Le corps tout entier tendu vers cet eldorado
L’eau à la bouche, les yeux implorants
Espoir impossible, mirage trompeur
Retour à la réalité
L’enfant inconsolable,
Perdu, exclu, condamné
Dans ce Paris froid et indifférent