- Delphine L
Poèmes
N’aimer plus que des ça ou des presque riens
Ne plus s’attacher qu’à des faisceaux de lumière
Dans une obscurité sans fin
Lire au soleil
Rendre un sourire
Se brûler les lèvres
Au contact d’autres baisers
Sitôt oubliés.
Ancrer la douleur
Dans les souvenirs perdus des visages tant aimés
Dans l’oubli des centaines d’enfants côtoyés
Ne plus se rappeler des douleurs
Pour ne garder que le bonheur
Des voix chères qui se sont tues.
Je sais que j’oublie
Je sais que j’ai peur
Je sais que je ne sais plus
Et je sais enfin que je ne veux pas dormir, partir, mourir,
Sans avoir une dernière fois rêvé.
D’après Valérie Rouzeau
Tu es le désir d’oubli
Tu es la volonté de survie
Tu es le regret de l’avenir impossible
Tu es le rêve d’un futur magnifié
Tu es la vie qui s’effrite pour renaître
Tu es le souvenir douloureux de ce qui disparaît
Tu es le désir d’immensité, de départ, de voyage, d’un ailleurs
qui ne peut être ici et maintenant
Tu es le plongeon dans un passé réécrit et fissuré
qui laisse place à un présent qu’on veut oublier
Tu es le saut dans le vide de la vie pour affronter
des lendemains qui ne chantent plus
Tu es la voix d’un possible
Tu es l’amour d’un probable
Tu es le désir d’une certitude
Tu es la vie rêvée sur laquelle tout s’écrit.
D’après Paul Eluard