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  • Martha Lavoue

Quoi ou qu’est-ce…

« Quoi n’est pas un mot, c’est un cri ! »*


« Quoi ?! Vous ne savez pas ce que c’est qu’un verbe ?! Un nom ?! Un adjectif ?! »

Ce cri du cœur ne s’est pas exprimé de vive voix mais se lisait facilement sur le visage choqué de Mme Gagnier. Cette jeune femme française avait été embauchée par ma grand-mère paternelle afin d’infuser chez nous, ses petits-enfants, son amour pour la France et les français.

Après la mort de mon grand-père, ma grand-mère s’est convolé en 2 ème noce avec un artiste peintre français, rencontré lors d’une croisière entre New York et le Havre quelques années auparavant. Elle a vécu cinq ans à Paris et y a fréquenté du beau monde et des quartiers chics où elle avait acquis de quoi s’attacher profondément à la France. Mais quoi que parti d’une bonne intention, en nous proposant des leçons de français elle avait oublié que nous

fréquentions une école atypique, style Montessori, rattachée à l’Université de Californie à Los Angeles. Nous y apprenions les règles de grammaire de façon informelle par l’usage courant, sans passer par la phase de mémorisation de définitions formelles. Ce n’était pas n’importe quoi et nous avons fini par bien intégrer les règles malgré tout. La preuve en était le succès scolaire des élèves par la suite. Mais la pauvre Mme Garnier a dû se dire, à quoi ça

sert d’enseigner le français à ces petits américains ignorants, et elle a jeté l’éponge.

Un autre exemple d’apprentissage de la langue française me vient à l’esprit, de quoi vous amuser, je l’espère. Linda, mon (ex) belle-sœur et moi se trouvaient à Paris en même temps en 1967, invitées chez une très bonne amie de ma grand-mère. La mère de cette amie, une vieille dame roumaine avec un fort accent, était assez centrée sur elle-même et commençait toutes ses phrase par « Je crois que… ». Linda, qui maîtrisait mal le français, me demanda au bout d’un moment : « What is a ‘quoi que’ ?! ». Je lui ai expliqué que c’était un verbe et non pas un nom (comme j’avais, comme j’ai dit plus haut, bien intégré quelques-unes de ces fameuses règles de grammaire).

Cette confusion m’a amené à me pencher sur la définition de « quoi que » en 2 mots et « quoique » en un seul mot, comme on n’est jamais assez perfectionnée en grammaire. Je cite mon dictionnaire : « Quoique : une conjonction d’opposition introduisant une préposi-tion circonstancielle d’opposition ou de concession (suivi normale-ment de subjonctif) ».

Bon, je crois que je jette aussi l’éponge, c’est un peu du charabia pour moi. Mais ce n’est pas grave, il n’y a pas de quoi fouetter un chat !


* Camille Laurens

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