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  • Nicole Kahan

L’enfant nie

L’enfant nie tout et ment en nous targuant.

Il baisse la tête et nous regarde sous sa frange.

Il attend.

Nous sommes tous là, voisins et amis, désireux de savoir ce qui s’est passé dans notre quartier d’habitude si tranquille.

Ses parents se lamentent et ne cessent de répéter : « Ce n’est pas possible ! Jamais nous n’aurions imaginé une chose pareille ! Nous voyions bien qu’il était perturbé depuis quelques temps ! Nous pensions qu’il s’était simplement disputé avec son ami Victor ! »

M. Martin prend la parole et demande à l’enfant : « Pourquoi as-tu fait cela ? »

L’enfant ne répond pas, les épaules affaissées, le regard fixé au sol.

M. Martin s’adresse de nouveau à l’enfant :

« Pourtant, tu l’aimais bien Nina ?

Alors, dis-nous pourquoi tu as fait cela ? »

En entendant le nom de Nina, l’enfant semble troublé. Il secoue la tête et balbutie :

« Je n’ai rien fait. Ce n’est pas moi. »

Il ne sait pas que M. Martin l’a vu serrer le cou de Nina si fort que cela lui a été fatal. Il s’est précipité pour l’arrêter mais est arrivé trop tard. Nina était morte. »

Les parents de l’enfant interviennent et secouent l’enfant :

« Mais enfin ! Tu vas nous le dire pourquoi tu as fait cela ?

Vous étiez les meilleurs amis du monde !

Que s’est-il passé dans ta tête ?

Es-tu devenu fou ? »

L’enfant les dévisage en silence.

Est-il conscient de son geste ignoble ?

M. Martin soupire, soulève le corps inerte du petit chat gris et s’adresse aux parents :

« Bon ! Je vais l’enterrer dans mon jardin. Mais je vous préviens, je ne veux plus voir votre fils chez moi. Victor et lui n’ont plus le droit de jouer ensemble !

Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas très bien dans la tête de votre enfant. A votre place je m’en inquiéterais !».

M. Martin s’éloigne et disparaît derrière son garage.

Effondrés, les parents prennent leur enfant par la main, se dirigent vers leur maison, referme la porte derrière eux.

Nous restons tous là, à attendre. Le soir est tombé et le calme est revenu.

Finalement, l’un de nous décrète :

« Il n’y a plus rien à voir, rentrons chez nous ! »

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