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  • Isabelle Vier

La vieille folle baba-cool

Dernière mise à jour : 10 déc. 2020

Providence Village, Texas, le 18 août 2020 15h, église du centre. Harry, le shérif et ami proche de la famille prend la parole : Derrière ton petit corps osseux et sec et ton petit coté obsessionnel, trop bien rangé, tu en as trompé plus d’un. Qui aurait pu imaginer une vieille folle baba cool et déjantée ? Dans ta vieille Simca break 1000 fois réparée, on te voyait passer à vive allure dans les rues, toujours pressée, toujours affairée. Personne n’a jamais pu te faire changer de voiture : elle était fétiche ! Tu as fait Woodstock avec cette voiture, ton premier festival et le premier d’une longue liste. Une vraie groupie du Texas. Pour chaque festival tu achetais un nouveau sac à main, un rituel. On se souvient tous de la fois où tu es rentrée avec le mouchoir de Jimmy Hendricks : tu n’arrêtais pas de le renifler. Quel drame le jour où tu l’as perdu. On a toujours tous soupçonné Harold son mari. Chez toi, à la maison ou au travail, tout était carré « de l’ordre dans la maison » était ton maitre mot. Tu aimais la vie, le mouvement, avoir du monde autour de toi, toujours au petits soins de tous. Organiser des évènements, des rencontres, c’était vital. A la fois discrète comme une orchidée qui a besoin de calme et de lumière, active et vive comme un vieux singe à qui on ne pouvait pas apprendre à faire des grimaces, tu étais comme une boule à mille facette qui brillait de mille feux. Toujours maquillée, bien peignée, distinguée en tenue soirée ou avec tes bottes et ton vieux jeans, avec tes belles manières tu forçais le respect. On se souviendra tous de ton poulet frites que tu aimais manger avec les doigts. Tu avais toujours des projets le dernier en date était de refaire ta salle à manger et ce n’est pas ton âge qui aurait pu t’arrêter. Jusqu’à ton dernier souffle tu auras incarné ton arbre totem le boulot. Ce sera ton dernier voyage, dernière folie dirons nous, qui aura eu raison de toi : aller en pèlerinage sur la tombe de Morrison pour son anniversaire. Même ta mort est à ton image. Nous pouvons tous chanter aujourd’hui en ton honneur cette chanson qui te ressemble «Oh happy days» Ah tu vas nous manquer, Germaine !


photo Wegman



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